Le leitmotiv de ce blog, je veux dire le mien, est de promouvoir l’agriculture. Une bataille qui ne peut aboutir sans les jeunes. Au bout de ma petite expérience à travers cette initiative, j’ai rencontré de nombreux jeunes. Ils sont instruits avec de nombreuses opportunités qui s’offrent à eux. De plus, souvent, un ou plusieurs parents ou devanciers les soutiennent dans leurs entreprises et les encourage (vu l’enjeu). Ces rencontres furent très instructives pour moi et je suis fière de cette jeunesse qui se bat pour l’avenir du Bénin voire de l’humanité.
Cette satisfaction s’est vue atténuée au fil de mes expériences et surtout au cours de mes dernières recherches au niveau du département de la Donga (Nord-ouest du Bénin). Ce sont des recherches pour mon mémoire de fin de formation. J’ai eu à rencontrer au moins 130 paysans producteurs de divers cultures : maïs, igname, manioc, mil, sorgho, taro, etc. Tout au long de cette aventure j’ai fait une remarque : très peu de jeunes s’impliquent dans la gestion des champs (qui sont dans la plupart des cas l’unique patrimoine de la famille) avec leurs parents. « Dites aux autorités de venir encourager nos enfants à rester au village afin de nous aider. Beaucoup d’entre eux partent en aventure au Nigéria ou en ville », s’est plaint un vieil homme auprès de moi. Il m’a raconté qu’il a un champ de 2 hectares et qu’il n’arrivait plus à le gérer seul. Il se voit donc dans l’obligation de solliciter les services des manœuvres contre une rémunération.
Je comprends finalement qu’il y a un sérieux problème au niveau des jeunes ruraux. En effet, ces jeunes ne sont pas la plupart du temps instruits ou ont à peine le CEP (Certificat d’Etude Primaire) et n’auront donc jamais la chance de venir sur ce blog (et sur internet en générale) puisque l’information dans les zones rurale circule majoritairement de bouche à oreille ou à la rigueur par la radio. Ces jeunes ne sauront sûrement jamais les opportunités existantes dans le domaine agricole. Ces jeunes ne savent pas qu’ils doivent remplacer leurs parents fatigués dans les champs : ils ne savent pas que c’est tout un pays, toute l’humanité qui en dépend. Ces jeunes pensent qu’en ville la vie serait plus rose. Ces jeunes envisagent une vie meilleure sur motocyclette ‘’Bajaj’’* achetée grâce à l’argent reçu à la vente de leur terrain hérité. Cette même moto ‘’Bajaj’’ leur servira de taxi moto une fois en ville : c’est l’exode rurale.
La jeunesse rurale est celle qui a le plus besoin de notre attention. Elle a besoin de savoir ce que s’est qu’entreprendre. Elle a besoin de savoir que des milliers de personnes comptent sur elle pour survivre. Elle a besoin d’avoir des notions de leadership même s’il le faut en langues nationales. Alors j’encourage les radios communautaires, les radios rurales, les radios associatives à tenir le coup. Elles doivent trouver les bonnes stratégies. La radio communautaire doit désormais être un relais entre la population et les informations de la toile. Si internet gagne du terrain dans les zones urbaines, ce n’est pas le cas dans les zones rurales.
Je fais un clin d’œil aussi aux ONG et autres associations agissant en faveur des jeunes des zones rurales.
Merci d’agir en faveur de la jeunesse rurale
Et vous qu’en pensez vous? Laissez vos commentaires!!!
4 comments
C’est un fait réel qui a été abordé par cet article. Malheureusement, personne ne veut attendre le fruit au bout de gros efforts. C’est ce là la vérité. Pour produire, il faut entreprendre; investir et après l’entretien avant de commencer par espérer après plusieurs mois et voire plusieurs années de labeur. pendant ce matin, il faut vivre,;;;;;
Avec beaucoup de sensibilisation et de communication autour de l’idée d’entreprendre, je crois que ça ira. Gardons espoir. Et tout le monde doit s’y engagé.
Je partage entièrement votre point de vue sur la réorientation des approches réduction de la pauvreté sur la jeunesse rurale, même si la pauvreté urbaine en a aussi pour son pesant. On gagnerait à limiter ces flux qui finalement bidonvillisent les agglomérations urbaines plutôt que toute autre considération urbaine.
Parfaitement raison Ariel D. La situation actuelle de Cotonou qui est quasiment engorgée le démontre bien. Il faut vraiment limité les flux.