Norée, la passion au delà de l’entreprise!
Si vous aimez grignoter ce qui est appelé communément « fio » au Bénin, vous allez surement apprécier Norée et sa promotrice. Le « fio », en français « souchet » est la spécialité de Norée, la marque créée par Odile Gnonwin. Il faut avouer que le mot que j’ai le plus entendu dans cet entretien est « passion ». Odile est une jeune femme qui vit sa passion : l’entrepreneuriat. Odile transforme le souchet en plusieurs produits. « Tout ce qui est dérivé de souchets est en général apprécié » affirme la promotrice. Norée offre donc les dérivés du souchet que sont : La farine de souchet (100% farine de souchet, au gingembre ou à la banane plantain), la crème liqueur de souchet, le lait de souchet, les biscuits de souchet, Norée, croquettes de souchet.
Qui dit passion, dit vision. En créant Norée, la vision de Odile est de valoriser le souchet et d’installer la plus grande entreprise de transformation de souchet en Afrique et de par le monde. « Nous nous sommes spécialisés uniquement dans le souchet, nous voulons valoriser le souchet sous toutes ses formes. » a-t-elle poursuivit. De toute évidence avant d’en arriver à Norée, Odile G a connu plusieurs étapes. Elle a aussi connu des difficultés au cours de ces étapes.
Les produits à base de souchets, l’inspiration est venue d’où ?
Ça a commencé en 2012 quand j’allais à l’université, je vendais des souchets à 25 FCFA. J’ai remarqué que beaucoup de gens aimaient, ils appréciaient. Donc je vendais énormément. Et rapidement j’ai commencé par acheter des sacs. J’ai constaté que pendant une journée, je vendais même deux sacs par jour. Je me suis alors dit que comme je suis allée à l’école, je me devais de faire mieux que les autres. Il faut ajouter une valeur et c’est ainsi que j’ai commencé par pensé aux dérivés. J’ai commencé avec la farine de souchets en 2014. Nous avons aussi comme dérivé la farine de souchets, les croquettes, des biscuits de souchets et la crème liqueur de souchets également.
Quelles difficultés rencontrez-vous dans votre entreprise ?
Il y a toujours des difficultés. Ce n’est pas facile d’entreprendre si on est un vrai passionné. Il y a d’abord les difficultés financières parce qu’en tant que jeune entreprise aucune banque ou institution financière ne veut vous financer. Donc il faut se débrouiller, il faut vraiment se battre pour aller de l’avant. La seconde difficulté majeure est la famille et les amis. Quand vous décidez d’entreprendre, ils vous découragent. Par exemple je me souviens qu’un oncle m’avait dit « toi tu es allée à l’école, avec tes diplômes tu es devenue vendeuse de souchets ». En fait beaucoup de gens ne comprennent pas encore le concept, ce que c’est que l’entrepreneuriat. Ce qui décourage beaucoup. C’est pourquoi pour entreprendre et réussir, il faut vraiment être motivé, déterminé et se lancer toujours des défis si non l’entourage vous décourage. L’autre difficulté, ici comme ce sont des produits, ce sont des supermarchés et pharmacies qui prennent nos produits. Et donc la difficulté que nous rencontrons c’est des dépôts ventes. Il faut qu’ils finissent notre stock avant qu’ils nous remboursent. Cela crée une difficulté de trésorerie à notre niveau.
Norée, compte aujoud’hui dix (10) employés dont quatre (4) permanents. Elle a un chiffre d’affaire mensuel de 900000 mille. Dans son exposé passionné, l’entrepreneure n’a pas manqué de donner des conseils à la jeunesse entreprenante.
« Moi j’ai commencé avec 10000 F pour la farine et aujourd’hui j’ai construit mon centre, j’ai acheté des machines sur mes propres fonds. » Odile G.
« Même si vous avez tous les soutiens du monde, c’est une question de passion. Ça pose un problème d’éducation à la base. Je prie les jeunes de faire une introspection, de voir leur talent, ce qu’ils sont capables de faire. Chacun de nous a quelque chose d’unique et c’est ce qu’il faut exploiter. J’ai fait l’administration mais je me suis retrouvée dans l’entrepreneuriat parce que j’ai su me connaitre. Quand vous faite ce que vous aimez, même si le Gouvernement ne vous aide pas, vous vous dite je vais de l’avant. Je n’ai jamais fait recours à une banque depuis 2014. A tous ces jeunes qui ont une idée d’entreprise, commencez, n’attendez pas c’est aujourd’hui qu’il faut commencer. »
Participer aux concours, un levier pour les entreprises innovantes
« En tant que jeune startup, nous participons aux concours, quand vous gagner un concours, ça vous donne vraiment beaucoup de visibilité. Nous faisons aussi des publicités sur les médias traditionnels et les réseaux sociaux» Odile G. Norée sponsorise aussi des événements, fait des promotions sur ses produits et participe énormément aux foires. Les foires nous permettent d’être en contact avec le consommateur direct tant au niveau national que régional.
Norée poursuit donc son chemin depuis 2014 et déjà quelques prix remportés. Elle a remporté le premier prix en agroalimentaire du dernier concours de l’agence nationale pour l’emploi (ANPE).
« En novembre 2016 nous avons gagné le premier prix du concours Benin Young Business Awards (BYBA) à travers le prix de meilleure jeune entrepreneure au Bénin. En mai 2017, nous avons également eu le troisième prix de la motivation 2017 décernée par la blue zone. Tous ces prix relèvent encore plus nos défis mais surtout nous mettent en confiance, nous pouvons y croire, ça va aller. »
En conclusion…
« Ce que je fais n’est pas inutile, je peux être un exemple » Odile
Odile est bel et bien un modèle d’entrepreneure agricole à suivre tout comme d’autres agripreneurs dont nous vous avons déjà parlé ici. Et nous ne sommes pas les seuls à l’avoir compris. A travers la vidéo suivante Agrobusiness TV vous parle aussi de la marque Norée.