Quand l’agriculture rend autonome
A 23 ans, Carmel Abadagan est titulaire d’une licence en agronomie. Ce jeune entrepreneur fait l’élevage des pondeuses depuis trois (3) ans. Questionné, il raconte ses débuts : « j’ai voulu très tôt être autonome. Et comme j’avais comme passion l’agriculture, je me suis lancé à travers l’entrepreneuriat. J’ai commencé depuis que j’étais au secondaire. Je faisais un peu de tout : le maraîchage, l’élevage de porcs, de poules et j’en passe !». Et c’est toujours cette même passion qui l’a orienté vers le choix de la filière agronomique après son Bac.
Une visite dans sa petite ferme, située dans l’arrondissement d’Agla à Cotonou m’a permis de constater ses activités. Dans une grande cour, je vois à gauche quelques billons de feuilles de laitues. Une fois cette partie de la ferme dépassée, vient celui des poulaillers. Les plus jeunes poules pondeuses sont dans le poulailler droit tandis que les plus âgées se trouvent dans celui de gauche. Au fond se trouve une petite chambre en matériaux métalliques. Au premier coup d’œil, elle n’a l’air de rien mais une fois à l’intérieur siègent des lapins abrités dans des cages.
« Atteindre 1000 sujets d’ici 2015 » dixit Carmel Abadagan
L’aviculture (élevage des oiseaux), la cuniculture (élevage des lapins) ainsi que le maraichage nouvellement repris sont donc les activités de Carmel. Il a débuté avec 125 pondeuses et est actuellement à 400 pondeuses. Son objectif à court terme est d’accroitre sa production. « Mon projet est d’atteindre 1000 sujets (pondeuses) d’ici 2015 » a-t-il souhaité.
« Je ne compte pas m’arrêter là » martèle l’agronome. Il poursuit en projetant : « mon projet à long terme est d’avoir un centre comme le centre Songhaï. De plus, cette année je me suis inscrit pour avoir le Master en agronomie».
Au delà de la passion, l’agriculture permet à Carmel de subvenir à ses besoins personnels. Il arrive à économiser aussi dans le but d’acheter un terrain d’ici la fin de l’année. Avec ces économies, il compte aussi rembourser son père qui l’a aidé pour le financement de début.
Entrepreneuriat: Des projets d’accord mais le financement d’abord !
S’agissant des difficultés rencontrées dans son activité, l’agronome répond : «d’abord il y a le financement qui pose problème. J’ai parcouru pas mal de structures pour un prêt mais en vain. Certaines structures me promettent même de passer dans ma ferme mais je les attend et les appelle sans réponse. »
L’autre difficulté est la main d’œuvre selon Carmel A. Il gère seule sa ferme. Une situation difficile. Carmel prend soin des ses bêtes chaque matin. « Parfois ça me prend toute la journée » dit-il.
Il finit par conseiller les jeunes à « ne pas hésité avant d’entreprendre ». Il conclut par ces termes : « l’agriculture est le poumon de l’économie Béninoise. Il faut juste commencé et le reste viendra avec le temps et les efforts. Vouloir c’est pouvoir !»
Lapin mâle