Je les ai goûtés, faites de même !
Oui j’ai gouté aux délicieux jus d’ananas et de baobab produits par Lionel Hounsou. Lionel Hounsou est étudiant agronome en 5ème année à l’université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO). Bien que vivant toujours avec ses parents, il s’est lancé dans la production de jus de fruits. Je l’ai rencontré pour vous.
Les débuts dans cette production ?
Tout juste après ma soutenance de licence, je trouvais les vacances trop longues car nous n’avons pas vite repris les cours. Je me suis alors lancé dans une activité génératrice de revenu immédiat. J’ai d’abord commercialisé le yaourt. Peu de temps après je me suis dit qu’il fallait que je fasse ce qu’un agronome de mon niveau pouvait faire. C’est ainsi que je me suis lancé dans la production de jus fruit depuis sept mois. Je n’ai pas commencé par là en réalité, j’élève des lapins et les poissons.
Pourquoi l’agronomie ?
Depuis le cours primaire, lorsqu’on parle d’agriculture en ma présence, je me sens à l’aise. Mon intuition m’a toujours guidé vers l’agronomie. En terminale l’envie s’est plus accentuée. Être en contact avec le naturel, les animaux, les plantes, etc. en gros, c’est une passion. J’ai commencé d’abord avec les poulets de chair. C’était plutôt une expérimentation pour moi. Mais j’ai réussi à me faire un bon revenu pour les fêtes de fin d’année. Je n’ai plus renouvelé. J’élève aussi les poissons. Parce que je me suis spécialisé en aquaculture. Je produis les alevins à la maison avant de les envoyer à la ferme.
Organisation du travail
Au départ je payais l’ananas au marché Tokpa chez les bonnes dames. Mais cela revenait un peu cher. Le revenu n’était pas aussi consistant. J’ai alors décidé de m’approvisionner en ananas à Glo( une région du Sud du Bénin caractérisée par une forte production d’ananas). L’ananas est acheminé soit avec la voiture de mon papa soit par un Zém (nom donné aux taxis moto au Bénin). Actuellement, je prends 10 quarantaines d’ananas par moi. Je viens d’engager une main d’œuvre de Cinq personnes : 3 femmes et 2 hommes. Avant temps, je faisais tout le travail seul. Ce n’était pas facile. De plus avec la fin d’année qui s’approche j’ai besoin de produire beaucoup plus car la demande est grande.
Processus de production
Nous trions d’abord l’ananas afin de choisir ceux qui sont destiné à la consommation. L’ananas est lavé, découpé, pressé. Et puis le jus reste au feu jusqu’à une certaine température. Après on l’embouteille. Les bouteilles sont achetées à Topka, lavées et stérilisées. Puis nous pasteurisons le jus et on le conditionne. Actuellement c’est uniquement des particuliers qui achètent mes jus. C’est pratiquement le même procédé pour le jus de baobab. L’unité en gros est vendue à 200 FCFA et en détail à 250 FCFA.
Les difficultés rencontrées
Au début c’était la main d’œuvre, mais maintenant ça se règle un peu. Actuellement la plus grande difficulté est l’emplacement. Je suis encore à la maison chez les parents, ce n’est pas trop bien, il faut tout un travail préliminaire avant de commencer la préparation parce qu’il faut que j’isole complètement le lieu. Je cherche un bon emplacement pour poser vraiment la production. Ensuite vient la difficulté financière. Mes parents m’aident beaucoup mais cela ne permet pas encore de rehausser ma production.
Votre revenu
Comme, je vis toujours avec mes parents mon revenu me permet de subvenir à mes besoins personnels. Mais la grande partie est réservée pour mes économies afin d’agrandir ma production.
Vos projets à cour et à long terme
A court terme c’est de pouvoir officialiser le secteur agro-alimentaire. Devenir un vrai grossiste en jus de fruit ou tout autre produit agro alimentaire. C’est de recevoir de la certification de la DANA (Direction de l’alimentation et de la nutrition appliquée) et de pouvoir conquérir le marché local. A long terme, m’installer et avoir une activité dans tous les domaines que peut offrir l’agronomie. Etre une grande entreprise agricole !
Si ce blog existe c’est pour promouvoir l’agriculture à travers mes articles. Toi qui me lis, ne permet pas à ce que cette action reste sans effet. Si tu as la capacité d’aider Lionel dans son activité, n’hésites surtout pas. Tu peux le joindre au (229) 97 06 84 01 ou sur Facebook en cliquant ici .
Awanabi Idrissou