La question de l’emploi des jeunes et des femmes demeure une préoccupation essentielle aussi bien pour les gouvernants que pour les populations. L’organisation non gouvernementale DEDRAS, à travers le projet « Cracking the nuts » apporte sa pierre à ce défi commun. Présent dans 10 communes de la région septentrionale du Bénin, ledit projet porte déjà des fruits. Car après 4 ans d’activité, il se révèle comme un véritable outil de création d’emploi ou d’insertion professionnelle.
Le projet FDOV-Cracking the nuts : ce qu’il faut en savoir
Le fond pour l’entreprenariat durable et la sécurité alimentaire : voilà la signification en français de ce sigle FDOV qui désigne le fond néerlandais de financement du projet « Cracking the nuts ». Il vise deux volets à savoir la sécurité alimentaire et l’entrepreneuriat durable.
Il s’agit d’un projet en modèle partenariat public privé (PPP) qui veut associer le public aux initiatives d’entreprises du privé. Ainsi le projet d’essence privée avec TDI et l’ONG Woord en Daad connaîtra l’appui du Ministry of Foreign Affairs (MOFA) des Pays-Bas pour l’appui au développement des affaires dans l’anacarde au Bénin et au Burkina. Ce consortium de partenaires publics et privés sera répliqué au niveau local du Bénin par l’usine AFOKANTAN et l’ONG DEDRAS respectivement pour TDI et Woord en Daad, puis par le CARDER Borgou-Alibori/ ATDA 4 pour le MOFA.
Ce projet se focalise autour de 6 résultats au Bénin :
- L’amélioration de la production et de la productivité des noix de cajou
- Le développement de relation d’affaires durable entre producteurs et/ou organisations de producteurs et l’usine de transformation AFOKANTAN
- L’amélioration de la capacité de transformation des noix de cajou de l’usine
- La promotion d’autre chaine de valeurs que celle de la noix de cajou dont les jus de pommes de cajou
- L’influence des politiques pour l’amélioration de la politique de développement de la filière anacarde au Bénin
- Le développement de services d’appui à la filière que sont l’accès au financement et la production de matériels végétales améliorés
C’est donc pour l’atteinte des résultats de ce projet que DEDRAS travaille d’arrache-pied dans les domaines de la production des jus de pommes de cajou et la production des plants greffés d’anacarde. Ces deux domaines d’intervention contribuent plus que jamais à la lutte pour l’emploi des jeunes et des femmes.
Production du jus de pomme de cajou et autres jus
Ce sont de véritables petites entreprises qui ont vu le jour par le biais de ce projet. Grâce au matériel gracieusement offert par DEDRAS, douze (12) unités de production ont vu le jour. Ces unités, qui produisent des jus de fruits, prospèrent au fil des années. En témoigne l’augmentation considérable de la production, comparée à celle des années antérieures.
A Gando par exemple (commune de Bembéréké), dame FAROUKOU Aïssatou a vu sa production connaître une augmentation de 27,6 % par rapport à l’année passée. Mais le cas le plus poignant est bien celui de dame KOROSSI Hawaou à Djougou. Avec seulement cinq (5) mois d’activité après l’appui de DEDRAS, la différence est nette : une production passée du simple au triple.
L’autre indicateur de la réussite de ce projet se révèle à travers la diversification des produits. Les bénéficiaires rivalisent en effet d’ingéniosité et d’esprit d’innovation. Sur toute la ligne, étant en plein dans la saison des mangues, ils ont adopté le jus de mangue qu’ils réussissent avec une précision louable.
Par ailleurs, les autres jus ne sont pas occultés. Entre autres, le jus d’ananas, le jus de tamarin, le jus de baobab. A Djougou et à Kidaroukperou (commune de Kalalé), c’est carrément du vin rouge de table qui a été produit. A Ouèssè, l’alcool alimentaire et l’alcool médical ont été produits. Cette diversification des produits se révèle profitable à plusieurs égards.
Dans un premier temps, elle permet d’accroître considérablement les revenus, au grand bonheur des bénéficiaires. Et dans un second temps, l’activité de production ne se limitant plus au jus de pomme de cajou qui est saisonnier, elle devient plus pérenne. En effet, la production qui durait à peine trois (3) mois peut désormais s’étendre sur 8 à 9 mois, voire même, sur toute l’année.
Un emploi pour plus de 60 jeunes et femmes directement impactés
Pour assurer l’activité de production, les bénéficiaires du programme de transformation du jus de pomme de cajou se doivent de faire appel à de la main d’œuvre. Payée à la tâche, elle se constitue majoritairement de femmes (à 71 %). Ainsi, sur un total de 68 personnes directement impactées, on dénombre 48 femmes.
En milieu rural plus qu’ailleurs, le poids de la contribution de la femme dans la stabilité et l’équilibre financier de la famille n’est plus à démontrer. Voilà pourquoi ce projet se révèle comme un soulagement pour beaucoup. 48 femmes impactées financièrement, ce sont par conséquent 48 familles plus épanouies.
L’appui du DEDRAS aux pépiniéristes : des ailes pour mieux voler
D’aucuns exerçaient déjà l’activité depuis quelques années, tandis que d’autres n’en connaissaient rien du tout. Ainsi, ils manquaient, soit de professionnalisme et restaient limités dans leurs méthodes, soit ne connaissaient pas le métier et les opportunités y liées. Grâce au soutien technique et matériel de ce projet, 27 pépiniéristes ont vu leur activité de production prendre de l’envol.
Les bénéficiaires, répartis sur les huit (8) communes du département du Borgou, apprécient l’aide de DEDRAS dans leur activité. Grâce à la formation reçue, ils sont désormais aptes à produire des plants d’anacardier améliorés. L’appui et le suivi des techniciens agricoles dont ils profitent donnent un coup d’accélérateur à leur production. Ainsi, ils engagent de plus en plus de main d’œuvre pour les appuyer dans leur activité.
C’est le cas surtout en période de greffage ou la main d’œuvre des prestataires greffeurs est indispensable pour une production en quantité. La demande de main d’œuvre peut aller jusqu’à huit (8) greffeurs prestataires selon la quantité en instance. Tout ceci constitue de l’emploi surtout pour la jeunesse et les femmes et source de revenus considérables, car le greffage d’un plant varie de 50 à 75 FCFA.
En définitive, l’impact du projet FDOV-Cracking the nuts sur les populations du Borgou, de Ouèssè et de Djougou restent indélébiles. Ces différentes activités promues créent de l’emploi pour les jeunes et les femmes. Satisfecit pour DEDRAS qui, fidèle à sa devise «A smile for life », continue d’apporter un brin de sourire à la vie des peuples.