Filière Canne-à-sucre au Bénin, quel avenir ?
La canne-à-sucre est une plante herbacée vivace de la famille des graminées. Elle est beaucoup appréciée à cause de son goût sucré. Le sucre est produit à base de canne-à-sucre. La commune de Sèmè-Podji est réputée dans la production et la vente de canne à sucre. D’ailleurs le marché de vente de cette tige sis au grand carrefour de Sèmè-Podji est bien connu de ceux qui fréquentent la voie inter-état Cotonou-Porto-Novo.
Pour mieux être imprégné des réalités d’une production de canne à sucre, j’ai fait la rencontre de Grégoire Dossavou, un producteur de Canne à sucre à Sèmè-Podji :
Pourquoi avez vous choisi cette filière ?
L’agriculture en l’occurrence la production de canne à sucre est une vieille activité chez nous. Je l’ai hérité de mon père qui l’a aussi hérité de son père. Je l’exerce avec fierté car j’aime la terre.
Parlez nous de votre production. Comment est-ce que vous vous organisez ?
Pour cultiver de la canne à sucre, j’achète des fientes pour enrichir la terre. Trois mois après je mets de l’engrais. Ensuite j’engage des manœuvres pour m’aider à redresser les billons pour permettre aux tiges d’être solides. Ces manœuvres travaillent de 7h à 11h et prennent 2000 francs CFA par jours. Il faut neuf mois à la canne-à-sucre avant de la récolter. C’est tout un processus sans lequel réussir la culture de canne-à-sucre serait difficile. Parfois je produis aussi du piment.»
Quelle superficie exploitez-vous ?
Environs un hectare.
A quoi sont destinées vos recettes ?
Je fais cette activité depuis plus de 30 ans. Et c’est elle qui me fait vivre ainsi que ma famille. J’ai construit ma maison aussi grâce à elle. Et tous mes enfants vont à l’école. Certains sont déjà à l’université.
Quel intérêt votre progéniture porte à l’agriculture ?
« J’ai des enfants qui m’aident quand ils sont libres. Mais je ne conseillerais pas à l’un d’eux de suivre mes pas. Je ne conseillerais d’ailleurs personne à faire de l’agriculture.»
Quelles sont vos raisons ?
« De jour en jours il y a moins de terre disponible, de plus c’est un travail trop difficile. »
Les deux dernières questions m’ont permis de constater (ce que vous constater aussi) deux grands freins du développement de l’agriculture au Bénin : la considération de l’agriculture en tant que ‘’métier archaïque’’ et l’indisponibilité des terres. J’ai essayé de lui faire comprendre la place qu’occupe l’agriculture dans notre environnement économique et j’ose croire qu’il a compris.
Cet article devrait être le premier article de terrain publié sur ce blog. Malheureusement il m’a été impossible de rencontrer un jeune qui s’investit dans la production de canne-à-sucre communément appelé « léké ». Peut-être en existe-il mais mes recherches ne m’ont pas permis d’en trouver malgré l’aide d’agent du Centre Agricole Régional pour le Développement Rural (CARDER). J’ai donc décidé de faire parler un ancien du domaine en espérant que cela incite les jeunes à se mettre sur cette lancée. Vu l’avis de l’interviewé sur la question, je doute d’être arrivée à mes fins !