John DARI est un entrepreneur social nanti d’une expérience remarquable en agrobusiness. Il est un jeune inspirant et leader de plusieurs organisations socioprofessionnelles. Ses centres d’intérêt sont la jeunesse, le développement communautaire et surtout l’agriculture. S’il y a un domaine où il a réussi à se faire un nom c’est bien dans l’Apiculture, l’élevage d’abeilles. En quelques paragraphes allons à la découverte du fondateur de Apiservices Monde dont le produit principal est le miel.
AgriYouth: Toi et l’agriculture, Comment ça a commencé ?
Je suis fils de parents agriculteurs auprès desquels j’ai grandi en milieu rural en produisant et commercialisant les produits agricoles. J’ai aussitôt travaillé dans l’agriculture paysanne. Ce n’est qu’en 2011 que j’ai commencé les études en sciences agronomiques. A la fin de ma Licence en 2014 j’ai lancé ma boite qui a été officialisé en 2015. Ma carrière d’entrepreneur professionnel en agrobusiness remonte à 2015 après mes études universitaires. J’ai trouvé bon de m’officialiser pour plus de professionnalisme.
En juin 2015, j’ai été l’un des 25 jeunes béninois sélectionnés pour un programme de formation de haut niveau en entrepreneuriat social initié par l’organisation Osez Innover. Après la formation, nous avons eu droit à une compétition de plans d’affaires à l’ambassade des USA de Cotonou. A l’issu de la compétition j’ai remporté le quatrième (4ème) prix national qui m’a permis d’augmenter mes équipements et matériel de travail. De part cette formation, j’ai fondé Apiservices Monde, une entreprise sociale spécialisée en agrobusiness. L’entreprise compte actuellement cinq (05) personnes mais fait beaucoup recours à la main d’œuvre occasionnelle pour des activités ponctuelles. De 2015 à aujourd’hui, il y a eu plus de 50 emplois occasionnels crées au profit des jeunes.
Pourquoi l’apiculture et pas un autre secteur de l’agriculture?
L’idée de faire de l’apiculture remonte en 2013 pour les travaux de fin de licence où nous devrions choisir produire un mémoire-projet. Après mes analyses, j’ai remarqué plusieurs situations qui m’ont poussé à l’action. Premièrement, la quantité du miel produit au Bénin était loin de couvrir la demande et les individus de mauvaise foi en profitent pour mettre sur le marché du miel frelaté (dangereux pour la santé des populations).
Deuxièmement, l’apiculture béninoise pratiquée depuis des décennies par des paysans qui sont moins innovants, a fait perduré le caractère embryonnaire de ce noble métier. Et troisièmement, l’apiculture au Bénin et dans bien d’autres pays africains était l’une des filières dont les jeunes ne s’intéressaient pas à cause des difficultés du métier.
Ainsi, J’ai donc choisi l’apiculture pour me différencier du grand nombre des jeunes qui s’agglutinent dans les autres filières. Ce fut pour moi une opportunité d’apporter ma touche à ce métier qui mérite d’innovation dans son état très embryonnaire au Bénin. C’est ce qui m’a motivé à l’élevage des abeilles, devenu aujourd’hui une passion.

Miel by John DARI
Quels défis relèves tu au quotidien?
Nous sommes confrontés au manque d’équipements de pointe pour diversifier nos produits. Le miel frelaté est un produit concurrentiel qui rend perplexe les consommateurs. Plus particulièrement, le manque d’essaim d’abeilles pour coloniser rapidement les ruches devient cuisant. Sans être subjectif, cette difficulté touche la grande partie de l’apiculture africaine. Le manque de technologie pour l’élevage des reines d’abeilles en est la principale cause.
Parle-nous des perspectives pour Apiservices ?
Doter l’entreprise Apiservices Monde d’un centre agricole de référence pour développer plusieurs projets dont celui du manque d’essaim d’abeille.
Comment se porte le domaine agricole au Bénin selon toi?
Partant de mon expérience de longues années d’activités en agriculture auprès de mes parents agriculteurs, je puis vous dire que l’agriculture béninoise va très mal.
La santé de l’agriculture doit être appréciée par celle de ces milliers d’agriculteurs. Mon cœur saigne de les voir si misérables malgré les multiples efforts consentis chaque année dans la production agricole. Il finissent souvent avec de maigres revenus limitant leur pouvoir d’achat. La plupart d’entre eux travaillent pour produire et s’alimenter sans être capable de se nourrir convenablement. Leurs produits sont bradés (vendus à vil prix) en période de récolte. Leurs maigres revenus servent à payer des dettes contractées dans la période de soudure qui se chevauche avec la période de production.
L’autre grand malheur est que les paysans ne fixent pas eux-mêmes le prix de leurs produits tenant compte du coût de production. Le prix est toujours fixé par les commerçants qui profitent excessivement des multiples efforts des pauvres paysans.